Bruxelles, le 16 novembre 2020
Mesdames et Messieurs les Echevins, chers membres des Cabinets et de l’Administration,
Nous tenons à vous remercier pour le temps que vous avez consacré à l’organisation des trois réunions zooms à propos du réaménagement du Boulevard Clovis (10 juin, 18 juin, 14 octobre 2020). Néanmoins, près d’un mois après la dernière réunion, nous nous permettons de réagir par cette lettre ouverte toujours avec l’espoir de parvenir à une solution qui convienne à tout un chacun.
Nous sommes avant tout profondément déçus par les résultats des trois réunions par zoom et nous tenons à l’exprimer par ce courrier. A l’exception de la vague promesse de suppression de la moitié des bancs initialement prévus, la réunion de ce 14 octobre nous est davantage apparue comme un plaidoyer en faveur du projet que comme une recherche de compromis. Après 4 mois d’échanges virtuels, grande est notre déconvenue et notre désarroi !
De plus, lors de cette réunion, il a été communiqué que la demande de permis n’était toujours pas complète et que les travaux de réaménagement ne débuteraient que fin 2021. Cela a été annoncé comme s’il s’agissait d’un détail anodin, or un tel retard signifie que la durée totale du chantier sera de trois ans environ, soit une année supplémentaire par rapport à ce qui avait été initialement annoncé. La prétendue urgence pour ne pas organiser un réel processus participatif de co-construction avec les habitants, à l’encontre des engagements de la majorité, n’a donc plus aucune valeur. Nous vous rappelons également à cette occasion les nuisances sonores que ce chantier occasionne pour les habitants.
Ensuite, le cabinet Persoons continue à prétendre que le réaménagement du Boulevard a pour but d’améliorer la qualité de vie des habitants du quartier. Pourtant, les très nombreuses protestations des habitants du boulevard visent justement à dénoncer que l’aménagement proposé entrainera une dégradation de leur cadre de vie et donc de la convivialité. Notamment:
- La Ville persiste à présenter son projet comme un projet de « verdurisation » du Boulevard alors que comme déjà signalé à plusieurs reprises, la surface verte au sol diminuera de moitié. L’Echevine de l’urbanisme a confirmé sa volonté d’aménager la berme centrale avec du béton ce qui est un non-sens total au niveau écologique.
- La Ville ne prend en considération ni le respect du patrimoine ni l’harmonie du quartier alors qu’il s’agit d’une zone d’intérêt culturel, historique, esthétique ou d’embellissement.
- La Ville n’a pas justifié pourquoi certains bancs (ou plutôt banquettes vues leur taille) sont supprimés et pas d’autres. Un exemple absurde, les bancs ont été retirés en face de la plaine de jeux, là où justement ils seraient utiles. En outre, elle n’a pas expliqué comment les nuisances sonores nocturnes, et autres risques en matière de propreté ou de sécurité, résultant des 22 bancs inamovibles restants (88 places assises !) seront évités.
- La Ville refuse d’étudier des alternatives à la fermeture du carrefour Gravelines, qui risque de causer des problèmes conséquents de mobilité.
Enfin, la Ville continue à défendre son projet en arguant que les habitants du Boulevard Clovis se seraient déjà exprimés en 2018 en faveur d’un projet de réaménagement complet. Comme expliqué à de nombreuses reprises par le passé, ceci ne correspond pas à la réalité ! D’une part, un seul habitant du Boulevard Clovis était présent à la commission de concertation pour le chantier Infrabel, commission qui n’était d’ailleurs pas compétente pour se prononcer sur le réaménagement du boulevard. D’autre part, le comité de quartier (GAQ) a reconnu que son avis sur ce dossier ne représentait pas l’avis des habitants du Boulevard car ces derniers n’avaient pas été consultés.
Dans ces conditions, il est clair que de fortes oppositions seront émises lors de l’enquête publique. Un refus de permis par la Région n’est souhaitable pour personne, surtout pour les habitants qui seraient à nouveau pénalisés si le chantier s’éternisait encore plus.
Pour toutes ces raisons, nous pensons qu’un réel processus de co-construction reste encore possible et plus que jamais nécessaire. Nous partageons de nombreux objectifs de la Ville tels qu’exprimés dans la note de synthèse du projet et un projet plus équilibré, écologique, respectueux de la protection du patrimoine et du caractère résidentiel du quartier pourrait être construit sur cette base.
Nous vous remercions pour votre attention,
Le Comité Clovis